Übersetzernachlass in Straelen, Südwall 7

Les archives du traducteur dans sa maison à Straelen

The complete archives of a translator located in Straelen, Germany

Nouveau Roman, chap. Z

Si 6 scies scient 6 cyprès, 600 scies scient 600 cyprès. Deux hirondelles trissent entre 2 branches de prunier bleu. Entre 2 branches de prunier bleu, 2 hirondelles trissent. En Rhénanie, la bibliothèque familiale comprend l’ouvrage d’un certain Bernard Klieger (ainsi d’ailleurs que le récit d’un autre survivant, Gilbert Martial, préfacé par Serge Klarsfeld et même gratifié d’une dédicace de l’auteur ; il s’agissait apparemment de trouver un éditeur allemand pour Un arbre en Israël, et de le traduire ; le titre fait référence aux 80000 arbres plantés au début des années 80 autour du mémorial israélien de Roglit par référence aux déportés juifs de France). Bernard Klieger, l’auteur au prénom français et au nom de famille à consonance germanique, est un juif polonais qui a émigré vers la France après la 1ère guerre mondiale. Comme les Brand, les Klieger sont déportés vers le grand centre d’extermination, pas avant la mi-44 toutefois, et, malgré d’infinies souffrances, Bernard Klieger, sa femme et son fils survécurent. Le père consigna presque immédiatement ce qu’il avait enduré dans un texte allemand que le fils traduisit en français sous le titre : Le voyage que nous avons fait – Reportages surhumains. Plus tard, vers le milieu des années 50, Bernard Klieger essaie en vain de placer son récit chez un éditeur allemand. A l’époque, il a de bonnes raisons de craindre que les Allemands ne soient pas pleinement au courant de ce qui s’est passé. Les éditeurs que Klieger contacte estiment tous que les lecteurs ne veulent plus entendre parler des camps de concentration. De sorte que l’auteur s’arrange avec l’association belge des survivants des camps pour éditer de son propre chef une version dûment retravaillée. Entre les années 1957 et 1963, au fil de 9 éditions successives, le livre à la reliure jaune cumule un tirage de 120000 exemplaires, qui sont adressés par voie postale à un public allemand choisi. D’après le message inscrit en page de garde, l’association expédie d’abord l’ouvrage, puis fait suivre une explication dont il ne reste plus chez nous la moindre trace. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a fait cas de l’existence de ce récit, ni de l’influence qu’il a peut-être exercée sur l’opinion publique allemande à un moment décisif. Seules les nombreuses offres en ligne des librairies d’occasion attestent encore de l’ampleur inhabituelle du tirage. L’association s’est dissoute. Les autorités belges refusent de donner des indications au sujet de Bernard Klieger, parce que son fils Norbert/Noah est encore en vie. Naguère, ce dernier a signé un article dans un quotidien israélien. Il y est question d’un ouvrier allemand qui, après avoir appris que son grand-père avait été garde dans un camp, s’est rendu en Israël afin de s’excuser de la conduite de son aïeul auprès des survivants et de leurs descendants. C'est sur le net. A plusieurs reprises, j’ai vainement essayé de prendre contact, en français et en allemand, avec le traducteur de la version originale du texte de Bernard Klieger, mais j'ai des raisons de croire qu'en fait, c'était le père, le traducteur.

                        L’Auschwitz que Bernard Klieger décrit au début de son ouvrage n’est pas l’Auschwitz des Brand. Au camp I, c’est désormais l’Obersturmführer Hößler ou Hössler qui exerce les fonctions de commandant. Dès janvier 1944, il a affirmé son autorité sur le Rapportführer en mettant un terme aux sélections qui avaient lieu dans le camp-même, écrit Bernard Klieger. Ce passage du livre concentre des phrases qui ont presque un caractère provocateur. « Sous la direction de Hößler, le camp perdit pour nous son caractère concentrationnaire. A nos yeux, c'était devenu une sorte de sanatorium. Même les châtiments corporels étaient bannis. Pour les juifs, ce fut l’avènement d’un âge d’or, et Hößler alla même jusqu’à affirmer qu’il ne faisait pas de différence entre un juif et un citoyen du Reich ». Bernard Klieger écrit que Franz Hössler lui posait un problème. Il ne parvenait pas à faire le lien entre son attitude paternaliste et sa carrière au sein des SS. Finalement, il l'interprète comme de l'opportunisme : « Hößler tablait certainement sur un écroulement prochain de l’Allemagne et il avait besoin de nous comme d'autant de témoins à décharge pour le jour où les Russes arriveraient – ils n'étaient déjà plus qu’à 180 km ». On retrouve une évolution similaire chez plusieurs autres responsables des camps de concentration. C’est notamment le cas du boucher Hans Aumeier qui supervisait le camp I d'Auschwitz à l’époque de Szawel – pour ne pas parler des opposants Arthur Nebe, Erich Hoeppner ou Carl-Heinrich von Stülpnagel. Cette étrange manifestation d’une sorte d’opportunisme humanitaire rappelle également la façon dont évoluèrent les gendarmes à Drancy.

            En 1942, Franz Hössler assumait la responsabilité du camp de Birkenau, et donc aussi celle de l’assassinat des Brand. Un médecin allemand a noté dans son journal de bord ce qui est arrivé un jour où lui et Franz Hössler durent commander une exécution collective. Il n'y avait pas assez de place dans les chambres pour faire entrer tous les condamnés. En poussant, on finit par les y entasser tous, sauf une personne que Franz Hössler abattit avec son arme de service. En tant que chef du camp de Birkenau, Franz Hössler était également responsable du nettoyage des fosses communes de la forêt de bouleaux.

            En juillet 1944, l’Armée rouge avait déjà atteint les rives de la Vistule. En comparaison avec les territoires reconquis depuis la bataille de Koursk, la distance qui la séparait encore d’Auschwitz pouvait paraître ridicule. C'était l'époque où les Alliés parvinrent également à effectuer une percée sur le front de l'Ouest. Cependant, l’attentat de Stauffenberg ne vint pas à bout d'Hitler. Par ailleurs, pour toutes sortes de raisons, l’Armée rouge interrompit sa progression aux portes de Varsovie. En septembre, après l’écrasement de la conjuration, le haut responsable des camps de concentration vient en inspection à Auschwitz. Il donne au Rapportführer la permission de procéder à une nouvelle sélection et de faire défiler les quinze mille détenus dans la Birkenallee, l’allée des bouleaux. Mais comme le camp ne comporte déjà plus de silhouettes complètement décharnées, le Rapportführer Kaddock en choisit onze cents selon son bon plaisir. Ne pouvant s'opposer à un ordre donné par un supérieur, Franz Hössler ne parvient à sauver que quatre cents non juifs. Cet épisode fait comprendre à Bernard Klieger à quel point sa situation de juif reste précaire.  

           Le Rapportführer auquel Klieger attribue le nom de Kaddock s’appelait en fait Oswald Kaduk. Du temps des Brand, Oswald Kaduk n’était encore que chef de bloc. Il se relayait avec un certain Otto Moll pour superviser le fonctionnement des chambres à gaz dans la chaumière rouge et la chaumière blanche. Des témoins ont déclaré qu’il en profitait pour palper les seins de ses victimes - peut-être aussi ceux de Chaja ? Après la guerre, Oswald Kaduk est condamné en zone Est, puis gracié quelques années plus tard. Ensuite, il travaille comme infirmier dans un hôpital de Berlin. Son dévouement lui vaut le surnom affectueux de Papa Kaduk, lit-on sur le net. Il fut l’un des principaux accusés des procès de Francfort. Condamné à la réclusion perpétuelle, libéré 30 ans plus tard, il mourut en 1997 à l’âge de 91 ans. A Francfort, Oswald Kaduk a dit : Quand les cadavres brûlaient dans les fours, cela formait une flamme de 5 mètres de haut qu’on voyait de la gare.(…) Bien souvent, les trains de permissionnaires stationnaient à Auschwitz où les quais étaient tout embrumés. Les officiers de la Wehrmacht se penchaient par la fenêtre et demandaient d'où vient cette odeur doucereuse. Mais aucun d’entre eux n’a eu le courage de lancer : Qu’est-ce que c'est que ça ? Il n’y a pourtant pas de raffineries de sucre, par ici ? A quoi servent donc ces cheminées ?

            Il y a 50 ans, à défaut du livre de Bernard Klieger, un éditeur allemand publia une traduction du roman Le voyeur d’Alain Robbe-Grillet sous le titre : Der Augenzeuge. De fait, le 13e roman de Ernst Weiß était resté inédit à cette date. Le prière d’insérer de l’édition allemande déclare : Tandis que son action narrative s’apparente au roman policier, la trame magistralement construite de cet ouvrage en fait un témoignage troublant de notre façon de voir le monde aujourd’hui. La même année, un critique parisien forge la notion de nouveau roman; en Allemagne, on parle d’une nouvelle école du regard. Il paraît qu'au départ, le manuscrit du Voyeur s’intitulait Le voyageur. De fait, ce terme est employé en alternance avec le nom du protagoniste, qui exerce le métier de commis voyageur. Le titre a été comprimé afin de rendre le texte plus attirant. Je me fais la remarque que l’on a enlevé le A et le G au milieu. Soit les initiales du texte L’ange gardien, qui, publié bien plus tard dans une revue littéraire, constitue l’indicible noyau du Voyeur, pour ainsi dire la case vide qui ordonne tout. L’ange gardien décrit une irruption dans un jardin (« L’homme enjamba la balustrade de bois et s’avança dans le jardin ») par un homme qui s’approche d’une enfant qu’il connaît bien et qui, délicatement, l’assassine.

            L’atmosphère où baigne le lecteur du Voyeur est tout aussi dérangeante. Il perçoit la tension intérieure du protagoniste, qui se profile derrière son attention sur le qui-vive. Plus tard, le lecteur partage la conviction du criminel qui s’attend à être bientôt châtié, et suit ses tentatives désespérées pour retrouver des traces. Même les nombreuses descriptions factuelles et précises prennent d’emblée un caractère étrange à cause du titre. Cela dit, le protagoniste n’est pas, de toute évidence, un voyeur, mais plutôt le violeur de Jacqueline (Jacquie), qui tente de s’occulter à lui-même son assassinat d’enfant avec circonstances aggravantes. En fin de compte, si voyeur il y a, il s'agit d'un garçon répondant au prénom polonais de Marek. Il couvre l’acte de Mat(t)hias - qui porte quant à lui un nom ou prénom plutôt usuel en Allemagne - parce que sa présence fait de lui un complice (à condition que l'on veuille bien plaquer sur l’œuvre une causalité psychologique).

            Le romancier poursuit l’exploration du style indirect libre. L’obsessionnelle vision analytique du personnage principal se confond avec la perspective de la narration. L'Etranger, lit-on, était un roman à la 1ère personne combiné avec une perspective de narration impersonnelle. Le Voyeur est un roman à la 3e personne dont la perspective de narration est subjective et maladive.

            Je, il, il, je

            Quant au roman policier allemand, il y a aussi du jeu dans le titre. Les yeux témoignent, mais avant tout par tout ce qu’ils ne veulent pas voir. A l’époque, la culpabilité apparaissait surtout par les efforts entrepris pour ne pas la regarder en face.

            Vers le milieu des années 80, Der Augenzeuge d’Alain Robbe-Grillet fait l'objet d'une réédition (entre temps, le 13e roman d'Ernst Weiß est paru, mais par voie juridique, l'éditeur a été contraint d'en changer le titre). Comme on peut le lire dans le prière d'insérer de la réédition du roman d'Alain Robbe-Grillet, le traducteur a profité de la réédition pour revoir sa traduction. Le traducteur ne laisse pas échapper l’occasion de prendre en compte la synchronie dynamique - pour employer maladroitement le terme auquel il se référait alors parfois avec vénération.

Dans la bibliothèque familiale, il y a plusieurs exemplaires avec des passages soulignés. Dès la 1ère phrase, qui constitue aussi le 1er paragraphe, le traducteur saisit une correction : la 1ère version avait rendu « C’était comme si personne n’avait entendu » par : Niemand schien es gehört zu haben. A présent, cela devient Es war, als ob niemand es gehört hätte. C'était comme si personne n'avait entendu. C’était comme si personne n’avait rien entendu. C'était comme si personne n’avait rien vu. C’était comme si personne n'avait rien su.

                        Quelles que puissent être les justifications/Qu’il a inscrites sur ses fiches électroniques/Lang dauerndes et pas/Anhaltendes Heulen (sifflement... prolongé)/Wirkungslos bleibende Stöβe von ohrenbetäubender Gewalt (coups...d'une violence à crever les tympans...sans résultat)/Starre, parallel et pas/Gleichmäβig ausgerichtete Blicke (regards immobiles et parallèles)/Köpfe, die nebeneinander in der gleichen Haltung verharren (toutes les têtes étaient dressées dans une attitude identique)/Et ein Unergriffener (étranger), qui reste là, stocksteif (corps et membres rigides)/Il a tout dit// 

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Nouveau Roman, Kap. Z

Wenn sechs Sägen sechs Zypressen schneiden, schneiden sechshundertsechs Sägen sechshundertsechs Zypressen. Zwischen zwei Zwetschenzweigen zwitschern zwei Schwalben. zwei Schwalben zwitschern zwischen zwei Zwetschenzweigen. In der niederrheinischen Familienbibliothek steht ein Buch von einem gewissen Bernard Klieger (übrigens habe ich in der Familienbibliothek auch den literarischen Bericht eines anderen Überlebenden gefunden, Gilbert Martal, mit einem Vorwort von Serge Klarsfeld und sogar mit einer handschriftlichen Widmung Autors; es mag wohl darum gegangen sein, für ‘Un arbre en Israël’ einen deutschen Verleger zu finden, und es zu übersetzen; der Titel verweist auf die 80000 Bäume, die Anfang der Achzigerjahre für jeden jüdischen Deportierten aus Frankreich um das israelische Roglit-Memorial gepflanzt worden sind). Bernard Klieger, der Verfasser mit dem französischen Vornamen und dem deutschklingenden Nachnamen, ist ein polnischer Jude, der nach dem Ersten Weltkrieg nach Frankreich zog. Auch er kam mit Frau und Kind in das große Vernichtungslager, allerdings erst ab Mitte 1944, und er konnte trotz unendlicher Strapazen überleben. Der Vater berichtete davon gleich danach in einem deutschen Text, ‘Der Weg, den wir gingen. Reportage einer höllischen Reise’, den der Sohn zur Veröffentlichung ins Französische übersetzte. Später, Mitte der Fünfzigerjahre, versuchte Bernard Klieger vergeblich, seinen Bericht auch bei einem deutschen Verleger unterzubringen. Er hatte damals gute Gründe, zu befürchten, dass den Deutschen die volle Wahrheit über das Vergangene vorenthalten wird. Die von Klieger kontaktierten deutschen Verleger meinten alle, dass ihre Leser nichts mehr von den KZ wissen wollten. Also verlegte der Autor zusammen mit dem Belgischen Verein der überlebenden Häftlinge aus den KZ seinen nochmals überarbeiteten Text auf eigene Faust. Zwischen 1957 und 1963 wurden in 9 Auflagen 120 000 gelbgebundene Exemplare gedruckt und an eine Auswahl von deutschen Rezipienten versandt. Dem Exemplar in der Familienbibliothek zufolge schickte der Verein zunächst das Buch, und lieβ dann im zweiten Anlauf eine Erklärung für die Zusendung folgen, die in unseren Bücherregalen allerdings fehlt. Auch die Existenz dieses Buches und die heimliche Wirkung, die es damals vielleicht auf die deutsche Öffentlichkeit ausgeübt hat, sind unbeachtet geblieben. Allein die Verkaufsangebote, die sich heute noch in den Online-Antiquariaten häufen, zeugen von der ungewöhnlich hohen Auflage.

            Der Verein löste sich auf. Die belgischen Behörden geben zu Bernard Klieger keine Auskunft, weil sein Sohn noch lebt. Vor wenigen Monaten ist ein Artikel von ihm in einer israelischen Tageszeitung erschienen. Es geht um einen deutschen Arbeiter, der erfahren hatte, dass sein Groβvater ein KZ bewachte, und der nach Israel fuhr, um die Überlebenden Häftlinge und ihre Nachkommen um Verzeihung zu bitten. Ich habe vergeblich versucht, mit dem Übersetzer von Kliegers deutscher Urfassung auf deutsch und auf französisch Kontakt aufzunehmen. Wahrscheinlich habe ich mein Vorhaben nicht verständlich genug machen können.

            Kliegers Auschwitz ist nicht Brands Auschwitz. Im Stammlager nimmt nun Obersturmführer Hößler oder Hössler die Stellung des Lagerführers ein. Schon ab Januar 1944 habe er sich gegen die Rapportführer durchgesetzt und die lagerinternen Selektionen unterbunden, schreibt Bernard Klieger. An dieser Stelle häufen sich bei ihm fast provokative Sätze: “Unter Hößler verlor das Lager seinen Charakter als KZ. Für unsere Begriffe wurde es ein Sanatorium. Selbst das Schlagen hörte auf. Für die Juden kam eine goldene Zeit, und Hößler ging selbst so weit, eines Tages zu erklären, daß er keinen Unterschied zwischen Reichsdeutschen und Juden kenne”. Bernard Klieger erzählt, Hössler sei für ihn “ein Problem” gewesen. Er konnte die väterliche Haltung des Lagerführers nicht mit seiner SS-Laufbahn in Einklang bringen. Schließlich tippt er auf Opportunismus: “Höβler rechnete sicherlich mit einem baldigen Zusammenbruch Deutschlands und wollte uns als Zeugen haben, die bestätigen sollten, daβ er sich anständig benommen habe, wenn vielleicht die Russen – die ja nur 180 km von uns entfernt standen – überraschend kommen würden”. Auch bei mehreren anderen KZ-Verantwortlichen lässt sich eine ähnliche Wende erkennen. Das gilt insbesondere für den Schlächter Aumeier, der zu Szawels Zeit dem Stammlager vorstand - um von den Widerständlern Nebe, Hoeppner, von Stülpnagel ganz zu schweigen. Dieses seltsame Phänomen des humanen Opportunismus erinnert auch an die zeitlich unterschiedliche Haltung der Gendarmen in Drancy.

            Hössler war 1942 verantwortlich für das Lager Birkenau, also auch für die Ermordung der Brands. Ein Arzt beschreibt in einer Tagebucheintragung, wie er eines Tages mit Hössler zusammen eine Vergasung beaufsichtigte. Die Kammern konnten diesmal nicht alle Menschen aufnehmen. Man presste. Ein Gefangener musste schließlich draußen bleiben, den Hössler mit der Dienswaffe erschoss. Als Lagerführer von Birkenau war Hössler auch für die Leerung der Gruben im Birkenwald zuständig.

            Im Juli 1944 stand die Rote Armee schon an der Weichsel. Im Verhältnis zu den Gebieten, die sie seit der Schlacht von Kursk zurückerobern konnte, wirkte die Entfernung zu Auschwitz nur noch wie ein Katzensprung. Damals gelang den Alliierten auch in Frankreich ein erster Durchbruch. Aber Stauffenbergs Attentat missglückte. Außerdem legte die Rote Armee vor Warschau, aus welchen Gründen auch immer, eine längere Pause ein. Nachdem die Verschwörung gegen Hitler zerschlagen worden war, kam der oberste Leiter aller Konzentrationslager im September nach Auschwitz zur Inspektion. Ein Rapportführer erhielt direkt vom ihm die Erlaubnis, wie früher in der so genannten Birkenallee eine Selektion durchzuführen. Da es zu dem Zeitpunkt im Stammlager, laut Klieger, kaum noch jene abgehärmten “Muselmänner” gab, hat der Rapportführer Kaddock von den fünfzehntausend Häftlingen etwa eintausendeinhundert nach eigenem Gutdünken ausgesondert. Und da Hössler nicht gegen den Befehl eines Vorgesetzten angehen konnte, gelang es ihm allenfalls, die vierhundert Nicht-Juden zu verschonen. Alle Anderen wurden in die Gaskammern getrieben. Das machte jüdischen Häftlingen wie Bernard Klieger deutlich, wie labil ihre Situation weiterhin war, weshalb das erste Kapitel seines literarischen Kunstwerks auch lapidar den Titel ‘Damokles’ trägt.

            Kliegers Rapportführer Kaddock hieß in Wirklichkeit Oswald Kaduk. Zur Zeit von Brands war Kaduk noch Blockführer. Bei den Vergasungen in den Bunkern I und II, im roten und im weißen Häuschen, übernahm er abwechselnd mit einem gewissen Moll die Führung. Ob er dort auch nach Chajas nackten Brüsten grapschte, wie es von Zeugen zu Protokoll gegeben wurde? Nach dem Krieg hat man Kaduk im Osten verurteilt und nach ein paar Jahren wieder begnadigt. Daraufhin arbeitete er in einem Berliner Krankenhaus als Sanitäter. Seine Hilfsbereitschaft brachte ihm sogar den Spitznamen Papa Kaduk ein, ist im Internet zu lesen. Er war ein Hauptangeklagter der Frankfurter Auschwitzprozesse und wurde zu lebenslanger Haft verurteilt, kam nach 30 Jahren frei und verstarb 1997 im Alter von 91 Jahren. Kaduk hat in Frankfurt gesagt: “Wenn die Öfen gebrannt haben, dann war eine Stichflamme von fünf Meter Höhe, die hat man vom Bahnhof aus gesehen. (…) Oft haben die Urlauberzüge Aufenthalt in Auschwitz gehabt, und der ganze Bahnhof war vernebelt. Die Wehrmachtsoffiziere haben aus dem Fenster herausgeguckt und haben gefragt, warum es so riecht, so süβ. Aber keiner hat den Mut gehabt zu fragen: Was ist denn los? Hier ist doch keine Zuckerfabrik. Wozu sind denn die Schornsteine da?”

            Vor 50 Jahren wurde in Deutschland zwar nicht das Buch von Bernard Klieger, dafür aber eine Übersetzung des Romans ‘Le voyeur’ von Alain Robbe-Grillet unter dem Titel ‘Der Augenzeuge’ verlegt. Wie gesagt, Ernst Weiß’ 13. Roman war bis dahin noch unveröffentlicht geblieben. Auf der Umschlagklappe der deutschen Ausgabe steht: “Der Handlung nach fast ein Kriminalroman, ist das meisterhaft gebaute Buch ein beunruhigendes Zeugnis unserer heutigen Weltansicht”. Im selben Jahr prägte ein Kritiker in Paris ganz im Sinne von Alain Robbe-Grillet den Begriff ‘nouveau roman’, während jener mit ‘La jalousie’ schon wieder einen neuen Roman herausbrachte (Die Jalousie oder die Eifersucht, 1959). In Deutschland sprach man auch von einer neuen Schule des Sehens. Das französische Manuskript von Alain Robbe-Grillet sollte zunächst ‘Le voyageur’, der Reisende, heiβen. In der Tat wird das Wort im Textverlauf abwechselnd mit dem Namen der Hauptfigur eingesetzt, die von Beruf ein Handelsreisender ist. Der Titel wurde auf ‘Le voyeur’ komprimiert, um dem ungewöhnlichen Inhalt eine gröβere Anziehungskraft zu verleihen. Man hat in der Mitte das A und das G herausgenommen, fällt mir auf. Also die Anfangsbuchstaben von ‘L’ange gardien’, Der Schutzengel, jener unaussprechbare, erst viel später in einer literarischen Zeitschrift veröffentlichte Urkeim von ‘Le voyeur’, sozusagen die leere Stelle, um die sich alles dreht. ‘L’ange gardien’ beschreibt, wie ein Mann in einen Garten eindringt (“L’homme enjamba la balustrade de bois et s’avança dans le jardin”), sich einem sehr vertrauten Kind nähert und es vorsichtig tötet.

Auch die Stimmung, der der Leser im ‘Voyeur’ ausgesetzt wird, ist faul. Er spürt die innere Anspannung, die der besessene Ordnungssinn der Hauptfigur nur mühsam zügelt. Später teilt der Leser die Gewissheit des Verbrechers, bald bestraft zu werden, seine verzweifelten Bemühungen, Spuren zu beseitigen. Selbst die kühlen, präzisen Beschreibungen, von denen die Handlung des ‘Voyeurs’ durchsetzt ist, bekommen durch den Titel auf Anhieb einen morbiden Beigeschmack. Allerdings ist die Hauptfigur offensichtlich kein Voyeur, sondern ein Lustmörder, der ein Kind (Jacqueline, Jacquie) umbringt und mit aller Kraft über seine Tat hinwegblickt. Als Augenzeuge entpuppt sich schlieβlich der Junge mit dem polnisch-tchechischen Familiennamen Marek, der die Hauptfigur mit dem eher in Deutschland verbreiteten Vor- oder Nachnamen Mat(t)hias vielleicht auch deshalb deckt, weil er sich als Voyeur mitschuldig gemacht hat. Aber das ist lediglich eine aufgepfropfte kausale psychologische Deutung.

Jedenfalls wirkt der Titel zunächst als Köder und letztendlich als Wortspiel. Der Romanautor setzt konsequent die Ausweitung des von Flaubert initiierten ‘style indirect libre’ fort. Das zwanghaft analytische Sehen der Hauptfigur verschmilzt mit der Erzählperspektive. Camus’ ‘Fremder’ war eine Ich-Erzählung in Er-Perspektive. Robbe-Grillets ‘Voyeur’ ist eine Er-Erzählung in Ich-Perspektive. Er, Ich. Ich, Er. Wie soll das weitergehen? Nicht nur Erzähler und Hauptfigur verschmelzen, auch der Autor verlässt seinen ordnenden Standpunkt.

            Der deutsche Krimi-Titel erweist sich ebenfalls als ein Wortspiel. Die Augen legen Zeugnis ab, aber gerade dadurch, dass sie etwas übersehen. Damals tritt die Schuld erst recht durch den Versuch zutage, über sie hinwegzublicken.

            Mitte der Achzigerjahre erschien ‘Der Augenzeuge’ von Alain Robbe-Grillet in einer Neuauflage. Wie es dort heißt, nahm der Übersetzer die Gelegenheit wahr, um die 1. Fassung neu durchzusehen. Schon beim ersten Satz und Absatz hat er einen Änderungsvorschlag in seinen Computer getippt: “C’était comme si personne n’avait entendu” lautete “Niemand schien es gehört zu haben”. Daraus wird nun “Es war, als ob niemand es gehört hätte”. Es war, als ob niemand etwas gewusst hätte.

            Welche übersetzungstechnische Begründung er/Auf elektronischen Karteikarten/ Dazugespeichert haben mag/Lang dauerndes und nicht/Anhaltendes Heulen/Wirkungslos bleibende Stöβe von ohrenbetäubender Gewalt/Starre, parallel und nicht/Gleichmäβig ausgerichtete Blicke/Köpfe, die nebeneinander in der gleichen Haltung verharren/Und ein Unergriffener, der wie sie stocksteif dasteht/Er hat alles erzählt//

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