EN COURS...
Quelques poèmes.
Le dispensaire
Que se passe-t-il au sein du discret dispensaire
Vissé à flanc de colline comme une épine dorsale?
Des cables électriques, des briques, un réverbère..
C’est un drôle de petit hôpital
Il faut croire que l’infirmière a jeté les compresses,
Les seringues, les aiguilles et autres cathéters
Et qu’à toutes fins utiles, ce qu’il lui reste
C’est une miche de coton et un flacon d’éther
Là, au bord du grand sommeil dans mes draps de calcaire
Au pire, si je ne resquille, j’en s’rais quitte pour deux sous
La vieille à la béquille me presserait les oreilles
Elle poserait son journal et me prendrait le pouls
Le coléoptère
Je cohabite avec un coléoptère
Quand le le quitte il prend ses aises et ensuite...
Il file à l'anglaise
Avec ses pattes droites et incurvées - il en a trois de chaque côté
Il pique un sprint
A' croire qu'on peut se sentir bien chez les autres...
Il m'exaspère, je vitupère...
Et je laisse faire
Mais comme il repart de plus belle, il va finir sous ma semelle
Se sentant pris en filature
Il court, il court à toute allure
Va se planquer derrière l'armoire avec son compère le cafard
Pour détaler sans crier gare sur l'une des arêtes du placard (en formica)
Et continuer en stop & go de la cuisine au lavabo
En attendant l'instant propice pour qu'enfin il resurgisse
Monte sur la poubelle et la quitte et ainsi de suite et ainsi de suite
Et ainsi de suite...
Que se passe-t-il au sein du discret dispensaire
Vissé à flanc de colline comme une épine dorsale?
Des cables électriques, des briques, un réverbère..
C’est un drôle de petit hôpital
_
Qu'il vaque à ses travaux en catimini
Par la grâce de Kafka Ou de Sakyamuni
Si tous les soirs, tant que je le tolère
Je cohabite avec un coléoptère
La dalle
La dalle
Ce n'est pas un lieu de drague pour homosexuels
Ils récitent le matin ce qu'ils ont lu la veille
L'anglais est leur latin, un lexique leur missel
Les troncs
Ce n'est pas les colonnes de Buren
Quand soudain il fait chaud c'est tantôt qu'il a plu
La chaux est leur salut, la vermine leur gangrène
La chaine
Ce n'est pas le loriot qui siffle dans les frimas
Ils trainent leur chariot de quartier en quartier
Le tri est leur métier, les cartons leur karma
Ça me fait penser…
Ça me fait penser
Elle était affalée sur la table avec un livre de soutras écorné
Ça me fait penser…
Il y avait ce jour un notable, un moine et un employé des travaux forestiers
Ça me fait penser…
Quand le soleil était fugace, il pleuvait des cordes en été
Ça me fait penser…
Et puis, ça me fait penser…
(tant pis si je me répète)
Il y avait là-bas un flic, une sorte de garde champêtre
Il faisait respecter la consigne
Et quand il arrivait, le chef me faisait signe, j’attrapais mon assiette et filais en cuisine
Enfin, (pour la petite histoire)
Ça n'a pas d'intérêt, c'est juste anecdotique
Les pièces qu’ils alignaient n’étaient pas en ivoire
Quand ils les mélangeaient ça faisait clic, clic, clic
L'année du rat
J'ai croisé deux rats
Ça commence à bien faire
Faut croire qu'ils s'ennuyaient tout seuls dans leur trou
Et qu'histoire de fêter le nouvel an lunaire -
Ou bien c'est la poudre qui les a rendus fous
La poudre ou bien la bruine et quand bien même
Il gèlerait à pierre fendre dans le hameau
J'irai chez ma cousine quoiqu'il advienne
Boire du jus de gingembre ou du lait de coco
Qu'importe le vent et qu'importe la pluie
Sur la porte sont collés des papiers découpés
De l'auvent pendent du lard et du poisson fumé
Profitant de l'aubaine je frapperai à son huis
J'irai chez ma grand-mère (la bonne affaire !)
Recevoir mes étrennes contre une corbeille de fruits
Que l'année nous apporte richesse et opulence
A' la lettre j'y souscris tant elle tombe à propos
Naȉf que je suis j'aime croire à ces sentences
Et qu'on se paie ma tête ou me traite de nigaud
J'irai chez ma belle-mère quoi qu'on en pense
J'irai chez ma belle-sɶur pas vu pas pris
Boire un verre de liqueur ou de l'alcool de riz
A' la santé des morts comme à celle des vivants
Sur la stèle sont inscrits les noms de mes parents
Et pour sacrifier aux rites de la piété filiale
Si ma mémoire est bonne elle est sur ce versant
J'irai sur la montagne tant bien que mal
Déposer des offrandes et des bâtons d'encens
Pour François Jullien
Pour ce qui est du chinois, je dis et je soutiens
Qu’il n’y a aucune honte à apprendre, apprendre, apprendre...
Et à n’y comprendre rien
Prenez leur boussole vieille comme Hérode
L’aiguille indique le sud.
C’est bien aux antipodes !
Quand à leur dragon sorti du fond des âges...
Chez eux, c’est un animal de bon présage !!
Les dragons... J’y reviendrai plus tard
Mais arrêtons-nous un instant sur cette coutume bizarre
A laquelle participent chancun à leur façon
Les Hommes, les animaux, les Dieux et les démons
L’ordre universel et le royaume céleste
C’est comme Noël doublé de la Saint-Sylvestre...
Pour des millions de Chinois le retour au bercail,
Le repos, la joie, le temps des retrouvailles
Cigarettes, raviolis, mah-jong et compagnie
C’est... la fête du printemps – vous l’aviez bien compris
Elle tombe tous les ans en janvier ou février
Ils sont plutôt en avance sur le calendrier...
Et en avril, quand nous cherchons des oeufs, eux
Ils rendent hommage à leurs aȉeux !
Vous me direz que ça va de soi
Ils ont bien découvert les vertus du ver à soie
Ceux qui portent des vêtements bizarrement bigarrés
Ne sont pas tous croque-morts de leur métier
Ils font gronder les cors et vibrer les cymbales
Comme dans une ville du nord un jour de carnaval
Et de sortir un beau soir à la brune
Où comme signe d’affection à l’adresse d’un défunt
Ils brûlent des bibelots, des pantins, des billets de fortune
Dans les squares, sur les terre-pleins et même sur le bitume
Est-ce le fait du hasard ou l’ont-ils fait exprès ?...
Ce n’est pas la Toussaint, c’est le 15 juillet ! lunaire...
Et puis, que voulez-vous que je vous dise ?
Les Chinois sont comme ça, ils n’en font qu’à leur guise
De la fête des lanternes aux bateaux-dragons...
... j’en ai même vu marcher à reculons-
Je ne sais plus
Je ne sais plus si c'était au musée de Pergame
Dans le parc, près des façades en stuc
De cette résidence d'été des rois de Prusse
J'ai demandé l'heure à un quidam
Non
C'était à Potsdam
Je ne sais plus si c'était en Suisse ou en Autriche
Que les flûtes qu'on servait n'étaient qu'à moitié pleines
(J'en bus deux pour la peine)
Les gens là-bas appelle ça un Schnitt
Non
C'était à Munich
Je ne sais plus si c'était à Fès ou à Dakar
Ou à Tanger ?
Ma parole ! J'ai perdu la mémoire
De Gaulle dans sa DS l'avait échappée belle
On l'avait pris pour cible pour venger les Pieds-Noirs
Non
C'était à Clamart
Je ne sais plus si c'était Queneau ou bien Popeck
Non, pas Popeck
Lui, c'est un comédien
Il avait écrit Je me souviens
C'était Houellebecq
Non !
Elfriede Jelinek
Non !!
C'était Georges Pérec
Ci-gît
Ci-gît
Un soldat mais on n'en sait guère plus
Si ce n'est qu'il s'agissait d'une guerre contre la Prusse
Est-il mort au combat du côté de la Somme?
On ne connaît ni son nom ni son curriculum
Ci-gît
L'homme de la Neva au front dégarni
Le révolutionnaire, que dis-je ?... Le géni
Au cœur d'un mausolée (il n'en demandait pas tant)
Le voilà embaumé à son corps défendant
Ci-gît
Desnos Robert, l'auteur de la fourmi
Là n'est pas son tombeau mais c'est comme si
Allez donc lire ses vers
Dans un square à Massy
Ci-gît, ci-gît... Et quoi encore ?
Les uns gisent ici et les autres ailleurs
Y'a qu'le sors d'Hitler qui ne manque pas de goût
Puisqu'à défaut de cercueil ou d'urne funéraire
Les Russes tant qu’à faire auraient pris les égouts
(C-)R(o)a-ssi-a
La Russie a perdu hier soir à Sotschi
Une larme pour Andrei, Lena et leurs amis
Vitaly Nikonov et Marina aussi
Et cette lucarne du gauche qui éberlue
Ra-ssi-a ! Ra-ssi-a ! Subasic est battu
La Russie a perdu au Kraȉ de Krasnodar
Une larme pour Lena et Andrei qui broient du noir
Le vent en poupe, ils jouaient in situ...
Mais à défaut de coupe, ils ont bu la cigüe
Perisic, Mandzukic et Kramani du front
Cro-a-ssia ! Cro-a-ssia ! Et la balle est au fond
La Russie a perdu hier soir à Sotchi
Une larme pour Marina, sa sœur et son mari
La belle blonde aux yeux bleus filmée à son insu
101eme, corner, coup de tête, qui l'eût cru ?
Cro-a-ssia, Cro-a-ssia a repris le dessus
La Russie a perdu hier soir à Sotchi
Une larme pour Marina ou plutôt une de plus
Coup de... (le troisième) et pour finir encore
Ra-ssi-a ! Ra-ssi-a ! Les Russes reviennent au score
La Russie a perdu hier soir à Sotschi
Une larme pour Andrei, Lena et Marina
Et des verres de vodka pour oublier tout ça
Ankinfeev encaisse Fernandez a failli
Le damier est en liesse, Rassia au tapis
Poème russe
Si tu vas en Russie, à Saint-Pétersbourg
Prends note
Que de Paris en car il faut compter trois jours
Et trois heures en avion – samaliot
Si tu pars en janvier et si tu crains le froid
N'oublie pas
Un saut dans la Neva pour les Russes rien de tel!
Réchauffe-toi à l'hôtel – gastiniza
Si l'hôtel est trop cher, tu n'as qu'à
Dans l'esprit de Fourier ou Bakounine
Partager avec d'autres ton loyer, ta cuisine
Et vivre sous un même toit – kommunalka
Et même sans le moindre kopeck
T'inquiète
Les Russes pour les intrus ont toujours une assiette
Marina sortira pour toi vodka et samovar
Salue-la de ma part – pribiet
Po-M
Chasseurs d'autographes et critiques avertis
Tantôt tu les courtises et tantôt tu les fuis
Quand on fait du tapage, c'est de toi qu'il s'agit
Tu croises sur ton passage des puissants, des nantis
Agents, impresarios, groupies, béni-oui-oui
Et ces gens qui t'épient V.I.P
Appât du gain et complainte du progrès
Ton bon grain c'est l'ivraie, pas vrai?
Ici on trie et la on modifie
Les blés, les bactéries, les cultures mutagènes
Et l'engrais que l'on sème O.G.M
Pauvre R des temps nouveaux qu'on tient à la laisse
Tiens, tiens... Tu étais libre
Et voilà que 100 cesse
Chez toi, dans le métro, au bureau tu subis
C smileys, c niaiseries, c mots qu'on met en pièce
Et ce bip qui te stresse S.M.S
Notre-Flamme
Et voilà le travail !
T'as vu l'allure que t'as ?
Ta toiture qu'est partie en fumée
Tout ce fatras, ces gravats, ces breloques divines
Et ton coq...
Et ta couronne d'épines
Et toutes ces processions tant subites que subies
Ces cantiques, ces cierges sur le parvis
Si tu veux mon avis...
Partons donc à Leipzig
T'écouteras la Passion
Le temps qu'tous ces braves gens reviennent à la raison
En plus c'est la semaine sainte qui allait commencer
Tu comptais prendre ensuite quelques jours de congé…
C'est raté
Comme dit le verset : Tu es né cendre et tu redeviendras...
Patatra !
La parole s'est faite corps et toc, on le déplore
Pinaut, Arnault ont sorti leurs lingots
Total et L’Oréal jouent leur martingale
Anne Hidalgo arrive au galop
La BNP pour une fois ne s’est pas faite prier
Axa va porter sa croix
La famille Decaux a payé son écot
Apple ne manque pas à l’appel
Ni le Crédit Mutuel et le CIC
J’ai oublié quelqu’un ?
Ah oui, pardon, Michelin
Michelin qui ne s’est pas dégonflé a mis sa main à la poche
Y'a pas quelque chose qui… cloche?
Et même le PSG -très affligé- a changé de maillot…
Je donne, tu donnes car Notre-Dame, c'est bien notre matrone
Et tout humbles et pêcheurs que nous sommes, personne et je dis bien
Personne…Enfin... Chacun y va de sa personne
Pour Mbappé, Ribéry, c'est un emoticon
Car c'est une tragédie, un drame qui nous désarçonne !
Ouhlala, j'ai les oreilles qui bourdonnent !
Allé viens, viens ma grande, on va prendre un peu l'air
Un p'tit tour en péniche, ça t'dirait ? Histoire de papoter un peu avec Prévert…
Visiteurs, touristes et badauds
N'ont d'yeux que pour tes vitraux
T'as rien perdu de ton aplomb
Même si ton plomb...
Cinq, dix ans, cent ans s'il le faut
Un peu plus tard ou plus tôt
Vieilles pierres calcaires est-il besoin
De tout compter en temps humain ?
La flèche s'est faite la belle, la forêt l'a rejoint
Laissons à l'éternel ce qui lui appartient ! Point.
Du roi des Sanwi à la reine d'Angleterre
Bref, sur la Terre entière
(Chez vous aussi, j'espère !)
D'Obama à Merkel
De Macron à Stéphane Berne
C'est la consternation, les coeurs sont en… berne !!
Mais aller, aller, oublie ces balivernes
Au royaume des aveugles les borgnes sont rois
Si on partait à Bamiyan toi et moi
Où on a fait sauter les statues du Bouddha
Et si ça t’amuse, pas b’soin d’aller si loin
J’te montrerai la dent creuse*, à Berlin
Et la Chapelle de la réconciliation**, tu parles d’un destin…
Et arrête de pleurer
Ils vont t’laisser tranquille
Un beau jour tu r’prendras du service coûte que coûte
J’écouterai l’Evangile sous tes voutes
(?!)
Oui, celui de Saint-Jean
(??!!)
Oui, celui de Saint-Marc
(???!!!)
Et même si tu veux, celui de Saint-Mathieu
(????!!!!)
Ou les trois à la suite !
Et la Messe sera dite !
*Surnom donné par les Berlinois à l’Eglise du souvenir (voir wikipedia)
**(voir wikipedia)
Anne Favalier, journaliste, est morte...
On dit qu'elle savait régaler leurs papilles
On dit qu'elle fut pigiste, standardiste, éditrice
Et qu'à la rédaction elle guettait les coquille_s
55 ans – Une vie qui part en vrille
Toutes leurs pensées vont à sa famille
Anne Favalier est morte le 20 janvier
On dit qu'elle aimait rentrer le soir, à pieds
Mais c'était où chez elle ? Au Sentier ?
A Ségur, à Grenelle ou près du Pont Marie ?
Toutes leurs pensées vont à son mari
La journaliste est morte et ici même j'entends
Des tasses, des soucoupes et le café brûlant
Les collègues qui se coupent : Pour Anne, t'es au courant ?
Toutes leurs pensées vont à ses parents
Mais je n'suis pas au Monde bon sang
Car bien m'en aurait pris - au moins pour ses biscuits...
M'en aurait-elle offerts ?...
Toutes leurs pensées vont à ses sœurs et frères
Toutes les leurs – Et toutes les miennes aussi
Sans connaitre la défunte, si c’est permis
Des pensées pour ses proches, ses enfants, ses amis...
Ouverture
J’ai fait une partie contre Pawlenski
Cinq à six coups à peine lui ont suffi
Attaque par rayon x, gambit, trou...
Il a sorti sa reine et elle m’a rendu fou
Profitant de l’occasion – faut dire qu’elle était belle
J’ai voulu prendre son fion – en passant
Mais butant sur un pion – c’était une sentinelle
Je n’ai vu ni son aile ni ses appariements
J'ai fait une partie contre Pawlenski
Après ses bourses, il a cloué ma tour et ce n'était qu'un début
Car pour freiner ma course, il s'en est pris aux miennes
Et jouant l'italienne coup sur coup j'ai perdu
Pourtant j'étais à deux doigts moi…
Le pion candidat...moi qui allais à dame mais
Pièce touchée, pièce jouée…
Et au grand dam du roi qui m'avait adoubé
J'ai perdu une pièce lourde – quelle bourde !
J'ai fait une partie contre Pawlenski
Ou avec une maîtresse...
Maîtresse d'échecs je crois
Qu’est-ce qu’il en aurait dit Blackburne ?
Car lui c'était un maître Hein ?
Qu’est-ce qu’il en aurait dit Joseph Henry ?
Et Boris ? Et Gary ?
Et ben… Ils auraient ri !
Moi j'ai poussé du bois – partie mi-ouverte
A' la bande, le teint mat sans ligne de fuite...
Et on connait la suite
J'ai avancé mon cheval (c'était peu cavalier)
J'ai fait un sacrifice (erreur banale)
Et flashé sur ses cuisses, j'laurai payé…
J'ai fait une partie - Et quelle partie !
Au moins cette blitz restera dans les an(n)ales
Pauvre Johnny
Quoi ma gueule ?
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?
Y a quelque chose qui va pas ?
C’est mes yeux ??!! C’est ma voix ??!!
Allez, n'hésitez pas !
Oui, c'est ça, qu'on sorte la camisole !
Et qu'on m'isole…
J'ai dû prendre le métro.
Le métro de trop. Bingo...
Les courses chez Super U.
J'aurais pas dû...
J'suis allé au ciné.
Quelle idée !
Ou c’est d’avoir marché comme ça le long de la Seine ?...
Alors ! Qu’à cela ne tienne !
Va pour la quarantaine !
Qu'on prenne mon ADN et qu'on'm’mette sous perfu !
Pauvre Johnny
Et attention si j’éternue
Si j’tousse et si en plus, j’éructe
Parce qu’un virus…
Il mute
J’étais en Lombardie
J'ai les membres engourdis
A' la Scala trois coups résonnent
La diva gronde, elle s’époumone
Et c'est là, béat, candide
Que j’ai sniffé de la Corona
Que j'ai kiffé… Covid
Mal m'en a pris
Pauvre Johnny
Dites à Edouard Philippe
Qu'on part tous au casse-pipe !
Alors pas besoin d'loi Ni du 49.3
Mais qu’on affrète un jet
Pour le Hubei
Et à défaut de jet, trouvez-moi un ferry
J’ai mal dormi
Tu parles d’une pandémie…
Pauvre Johnny
Pures poeple
A' l'Hôtel Dieu, il y a des cercueils jusqu'à sur le parvis
A' Londres, une chapelle ardente dans la City
A' Berlin, on commence à manquer de lits
Et c'est là qu'on apprend ébahis
Qu'un tel a des livres et qu'en plus il les lit !
Il parle du de ses passe-temps, des charmes du confinement. Passionnant.
Le monde va changer.
C'est bel et bien l'printemps
Mais les rues sont désertes
Seules passent les ambulances
Et c'est là qu'on entend
Une voix guillerette qui parle de ciboulette
D'asperges à la sauce blanche
Et des recettes d'antan. Succulent.
Le monde va changer.
Pâques approche
Sans office à l'église, sans lapin ni cloche
En plus du home office, faut occuper les mioches
Alors écoutez bien, si vous êtes en famille:
Faites-vous cuire un oeuf et au fond d'la coquille
Faites pousser des lentilles, ça fera rire les enfants. Epatant.
Le monde va changer.
Le bac eut été dans six semaines
Et pour les forts en thème, c'est gagné
Pour Blanquer, c'est pépère, plus d'copies égarées
Une pensée pour tous ceux qui étaient à la traine
Qui sont en quarantaine et maintenant tombent des nues
Haro sur parcours sur et l'contrôle continu !
C'est la faute au virus, pas celle de nos enfants ! Révoltant.
Rien ne sera comme avant.
(Franceinfo au temps du confinement)
Ligne C orona
Les transports, la RATP
Vaillants...
Ceux qui n'peuvent y couper
S'embarquent bien qu'étant exposés
Et vaquent...
Les usagers, les gens âgés
Les gens
Mains dans les poches, droit comme un i
Avec la porte pour seul appui
Virages, freinages je négocie
Ermont – St-Gratien – Epinay – Gennevilliers
Mes congés...
Autant ne pas trop y penser
Dans ces stations virucidées
Ils vont et viennent de je n'sais où
Les gens debouts les gens à bout
Les gens
Et r'prennent le collier malgré tout
Se précipitent ou restent à quai
Pont de l'Alma – Invalides – Musée d'Orsay
Mon droit d'retrait
Autant ne pas trop y penser
A' chaque arrêt : Rester stoïque
Si... In extremis ils rappliquent
Avant qu'la rame se r'mette en route
Ou bloquent les portières coûte que coûte
Les gens qui poussent, les gens qui toussent
Les gens
Saint-Michel – Notre-Dame - Paris-Austerlitz
Ma prime de risque
…
Oui comme vous dites
Dans une des poches de mon veston
J'ai planqué mon attestation
Et regarde avec suspicion
Comme si'j'pouvais leur reprocher…
Les débauchés, les gens fauchés
Les gens
Ivry-sur-Seine – Villeneuve le roi – Ablon
Ma réanimation
Sur la banquette en arrière fond
Un cadre fait la conversation
Et je capte bien malgré moi
Son profil et sa profession
Ses musts, ses deals, son agenda
Son prochain salon, ses happenings
L’heure exacte du grand debriefing
J’aimerais tant lui mettre la sourdine
Pour qu’il respecte un tant soit peu
Les gens qui triment, les intérims
Les gens
Juvisy – Savigny sur Orge
Ma morgue
Pour mes congés définitifs
Et mon départ sans préavis
J’ai manqué d’changer à Choisy
Et d’filer direct à Rungis
Pas question d’revenir en arrière
Tant qu’je respecte les gestes barrières
Fidèle à mes compagnons de galère
Les infirmières, les gens d’Bruyère
Les gens d’Lardy, les apprentis
Les gens Brétigny – Marolle en Hurepoix
Mon karma
Un p’tit jardin, un lit, un toit
Mon chez moi
J’aurais dû prendre une chambre de bonne
Au lieu d’m’encroûter dans l’Essonne
Ou plutôt pas
Les transports, la vie, les peines, les joies
Etc.
EN COURS...
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