Übersetzernachlass in Straelen, Südwall 7

Les archives du traducteur dans sa maison à Straelen

The complete archives of a translator located in Straelen, Germany

Philipp I Philipp


Vivant

Live I Lebendig

EN COURS...

Quelques poèmes.

Le dispensaire

 

Que se passe-t-il au sein du discret dispensaire 

Vissé à flanc de colline comme une épine dorsale? 

Des cables électriques, des briques, un réverbère.. 

C’est un drôle de petit hôpital 


Il faut croire que l’infirmière a jeté les compresses, 

Les seringues, les aiguilles et autres cathéters 

Et qu’à toutes fins utiles, ce qu’il lui reste 

C’est une miche de coton et un flacon d’éther 


Là, au bord du grand sommeil dans mes draps de calcaire 

Au pire, si je ne resquille, j’en s’rais quitte pour deux sous 

La vieille à la béquille me presserait les oreilles 

Elle poserait son journal et me prendrait le pouls

plus...

Le coléoptère

 

Je cohabite avec un coléoptère 

Quand le le quitte il prend ses aises et ensuite... 

Il file à l'anglaise 

Avec ses pattes droites et incurvées - il en a trois de chaque côté 

Il pique un sprint 

A' croire qu'on peut se sentir bien chez les autres... 

Il m'exaspère, je vitupère... 

Et je laisse faire 

Mais comme il repart de plus belle, il va finir sous ma semelle 

Se sentant pris en filature 

Il court, il court à toute allure 

Va se planquer derrière l'armoire avec son compère le cafard 

Pour détaler sans crier gare sur l'une des arêtes du placard (en formica) 

Et continuer en stop & go de la cuisine au lavabo 

En attendant l'instant propice pour qu'enfin il resurgisse 

Monte sur la poubelle et la quitte et ainsi de suite et ainsi de suite 

Et ainsi de suite...

Que se passe-t-il au sein du discret dispensaire 

Vissé à flanc de colline comme une épine dorsale? 

Des cables électriques, des briques, un réverbère.. 

C’est un drôle de petit hôpital 

Qu'il vaque à ses travaux en catimini 

Par la grâce de Kafka Ou de Sakyamuni 

Si tous les soirs, tant que je le tolère 

Je cohabite avec un coléoptère


plus...

La dalle 


La dalle 

Ce n'est pas un lieu de drague pour homosexuels 

Ils récitent le matin ce qu'ils ont lu la veille 

L'anglais est leur latin, un lexique leur missel 


Les troncs 

Ce n'est pas les colonnes de Buren 

Quand soudain il fait chaud c'est tantôt qu'il a plu 

La chaux est leur salut, la vermine leur gangrène 


La chaine 

Ce n'est pas le loriot qui siffle dans les frimas 

Ils trainent leur chariot de quartier en quartier 

Le tri est leur métier, les cartons leur karma


plus...

Ça me fait penser… 


Ça me fait penser 

Elle était affalée sur la table avec un livre de soutras écorné 

Ça me fait penser… 


Il y avait ce jour un notable, un moine et un employé des travaux forestiers 

Ça me fait penser… 


Quand le soleil était fugace, il pleuvait des cordes en été 

Ça me fait penser… 


Et puis, ça me fait penser… 

(tant pis si je me répète) 

Il y avait là-bas un flic, une sorte de garde champêtre 

Il faisait respecter la consigne 

Et quand il arrivait, le chef me faisait signe, j’attrapais mon assiette et filais en cuisine 

Enfin, (pour la petite histoire) 

Ça n'a pas d'intérêt, c'est juste anecdotique 

Les pièces qu’ils alignaient n’étaient pas en ivoire 

Quand ils les mélangeaient ça faisait clic, clic, clic



plus...

L'année du rat 


J'ai croisé deux rats 

Ça commence à bien faire 

Faut croire qu'ils s'ennuyaient tout seuls dans leur trou 

Et qu'histoire de fêter le nouvel an lunaire - 

Ou bien c'est la poudre qui les a rendus fous 


La poudre ou bien la bruine et quand bien même 

Il gèlerait à pierre fendre dans le hameau 

J'irai chez ma cousine quoiqu'il advienne 

Boire du jus de gingembre ou du lait de coco

 

Qu'importe le vent et qu'importe la pluie 

Sur la porte sont collés des papiers découpés 

De l'auvent pendent du lard et du poisson fumé 

Profitant de l'aubaine je frapperai à son huis 

J'irai chez ma grand-mère (la bonne affaire !) 

Recevoir mes étrennes contre une corbeille de fruits 


Que l'année nous apporte richesse et opulence 

A' la lettre j'y souscris tant elle tombe à propos 

Naȉf que je suis j'aime croire à ces sentences 

Et qu'on se paie ma tête ou me traite de nigaud 

J'irai chez ma belle-mère quoi qu'on en pense 

J'irai chez ma belle-sɶur pas vu pas pris 

Boire un verre de liqueur ou de l'alcool de riz 

A' la santé des morts comme à celle des vivants 

Sur la stèle sont inscrits les noms de mes parents 

Et pour sacrifier aux rites de la piété filiale 

Si ma mémoire est bonne elle est sur ce versant 

J'irai sur la montagne tant bien que mal 

Déposer des offrandes et des bâtons d'encens




plus...

Pour François Jullien 


Pour ce qui est du chinois, je dis et je soutiens 

Qu’il n’y a aucune honte à apprendre, apprendre, apprendre... 

Et à n’y comprendre rien 

Prenez leur boussole vieille comme Hérode 

L’aiguille indique le sud. 

C’est bien aux antipodes ! 

Quand à leur dragon sorti du fond des âges... 

Chez eux, c’est un animal de bon présage !! 

Les dragons... J’y reviendrai plus tard 

Mais arrêtons-nous un instant sur cette coutume bizarre 

A laquelle participent chancun à leur façon 

Les Hommes, les animaux, les Dieux et les démons 

L’ordre universel et le royaume céleste 

C’est comme Noël doublé de la Saint-Sylvestre... 

Pour des millions de Chinois le retour au bercail, 

Le repos, la joie, le temps des retrouvailles 

Cigarettes, raviolis, mah-jong et compagnie 

C’est... la fête du printemps – vous l’aviez bien compris 

Elle tombe tous les ans en janvier ou février 

Ils sont plutôt en avance sur le calendrier... 

Et en avril, quand nous cherchons des oeufs, eux 

Ils rendent hommage à leurs aȉeux ! 

Vous me direz que ça va de soi 

Ils ont bien découvert les vertus du ver à soie 

Ceux qui portent des vêtements bizarrement bigarrés 

Ne sont pas tous croque-morts de leur métier 

Ils font gronder les cors et vibrer les cymbales 

Comme dans une ville du nord un jour de carnaval 

Et de sortir un beau soir à la brune 

Où comme signe d’affection à l’adresse d’un défunt 

Ils brûlent des bibelots, des pantins, des billets de fortune 

Dans les squares, sur les terre-pleins et même sur le bitume 

Est-ce le fait du hasard ou l’ont-ils fait exprès ?... 

Ce n’est pas la Toussaint, c’est le 15 juillet ! lunaire... 

Et puis, que voulez-vous que je vous dise ? 

Les Chinois sont comme ça, ils n’en font qu’à leur guise 

De la fête des lanternes aux bateaux-dragons... 

... j’en ai même vu marcher à reculons-



plus...

Je ne sais plus 


Je ne sais plus si c'était au musée de Pergame 

Dans le parc, près des façades en stuc 

De cette résidence d'été des rois de Prusse 

J'ai demandé l'heure à un quidam 

Non 

C'était à Potsdam 


Je ne sais plus si c'était en Suisse ou en Autriche 

Que les flûtes qu'on servait n'étaient qu'à moitié pleines 

(J'en bus deux pour la peine) 

Les gens là-bas appelle ça un Schnitt 

Non 

C'était à Munich 


Je ne sais plus si c'était à Fès ou à Dakar 

Ou à Tanger ? 

Ma parole ! J'ai perdu la mémoire 

De Gaulle dans sa DS l'avait échappée belle 

On l'avait pris pour cible pour venger les Pieds-Noirs 

Non 

C'était à Clamart 


Je ne sais plus si c'était Queneau ou bien Popeck 

Non, pas Popeck 

Lui, c'est un comédien 

Il avait écrit Je me souviens 

C'était Houellebecq 

Non ! 

Elfriede Jelinek 

Non !! 

C'était Georges Pérec



plus...

Ci-gît 


Ci-gît 

Un soldat mais on n'en sait guère plus 

Si ce n'est qu'il s'agissait d'une guerre contre la Prusse 

Est-il mort au combat du côté de la Somme? 

On ne connaît ni son nom ni son curriculum 


Ci-gît 

L'homme de la Neva au front dégarni 

Le révolutionnaire, que dis-je ?... Le géni 

Au cœur d'un mausolée (il n'en demandait pas tant) 

Le voilà embaumé à son corps défendant 


Ci-gît 

Desnos Robert, l'auteur de la fourmi 

Là n'est pas son tombeau mais c'est comme si 

Allez donc lire ses vers 

Dans un square à Massy 


Ci-gît, ci-gît... Et quoi encore ? 

Les uns gisent ici et les autres ailleurs 

Y'a qu'le sors d'Hitler qui ne manque pas de goût 

Puisqu'à défaut de cercueil ou d'urne funéraire 

Les Russes tant qu’à faire auraient pris les égouts




plus...

(C-)R(o)a-ssi-a 


La Russie a perdu hier soir à Sotschi 

Une larme pour Andrei, Lena et leurs amis 

Vitaly Nikonov et Marina aussi 

Et cette lucarne du gauche qui éberlue 

Ra-ssi-a ! Ra-ssi-a ! Subasic est battu 

La Russie a perdu au Kraȉ de Krasnodar 

Une larme pour Lena et Andrei qui broient du noir 

Le vent en poupe, ils jouaient in situ... 

Mais à défaut de coupe, ils ont bu la cigüe 

Perisic, Mandzukic et Kramani du front 

Cro-a-ssia ! Cro-a-ssia ! Et la balle est au fond 

La Russie a perdu hier soir à Sotchi 

Une larme pour Marina, sa sœur et son mari 

La belle blonde aux yeux bleus filmée à son insu 

101eme, corner, coup de tête, qui l'eût cru ? 

Cro-a-ssia, Cro-a-ssia a repris le dessus 

La Russie a perdu hier soir à Sotchi 

Une larme pour Marina ou plutôt une de plus 

Coup de... (le troisième) et pour finir encore 

Ra-ssi-a ! Ra-ssi-a ! Les Russes reviennent au score 

La Russie a perdu hier soir à Sotschi 

Une larme pour Andrei, Lena et Marina 

Et des verres de vodka pour oublier tout ça 

Ankinfeev encaisse Fernandez a failli 

Le damier est en liesse, Rassia au tapis





plus...

Poème russe 


Si tu vas en Russie, à Saint-Pétersbourg 

Prends note 

Que de Paris en car il faut compter trois jours 

Et trois heures en avion – samaliot 


Si tu pars en janvier et si tu crains le froid 

N'oublie pas 

Un saut dans la Neva pour les Russes rien de tel! 

Réchauffe-toi à l'hôtel – gastiniza 


Si l'hôtel est trop cher, tu n'as qu'à 

Dans l'esprit de Fourier ou Bakounine 

Partager avec d'autres ton loyer, ta cuisine 

Et vivre sous un même toit – kommunalka 


Et même sans le moindre kopeck 

T'inquiète 

Les Russes pour les intrus ont toujours une assiette 

Marina sortira pour toi vodka et samovar 

Salue-la de ma part – pribiet





plus...

Po-M 

Chasseurs d'autographes et critiques avertis 

Tantôt tu les courtises et tantôt tu les fuis 

Quand on fait du tapage, c'est de toi qu'il s'agit 

Tu croises sur ton passage des puissants, des nantis 

Agents, impresarios, groupies, béni-oui-oui 

Et ces gens qui t'épient V.I.P 


Appât du gain et complainte du progrès 

Ton bon grain c'est l'ivraie, pas vrai? 

Ici on trie et la on modifie 

Les blés, les bactéries, les cultures mutagènes 

Et l'engrais que l'on sème O.G.M 


Pauvre R des temps nouveaux qu'on tient à la laisse 

Tiens, tiens... Tu étais libre 

Et voilà que 100 cesse 

Chez toi, dans le métro, au bureau tu subis 

C smileys, c niaiseries, c mots qu'on met en pièce 

Et ce bip qui te stresse S.M.S




plus...

Notre-Flamme 


Et voilà le travail ! 

T'as vu l'allure que t'as ? 

Ta toiture qu'est partie en fumée 

Tout ce fatras, ces gravats, ces breloques divines 

Et ton coq... 

Et ta couronne d'épines 

Et toutes ces processions tant subites que subies 

Ces cantiques, ces cierges sur le parvis 

Si tu veux mon avis... 

Partons donc à Leipzig 

T'écouteras la Passion 

Le temps qu'tous ces braves gens reviennent à la raison 


En plus c'est la semaine sainte qui allait commencer 

Tu comptais prendre ensuite quelques jours de congé… 

C'est raté 

Comme dit le verset : Tu es né cendre et tu redeviendras... 

Patatra ! 

La parole s'est faite corps et toc, on le déplore 

Pinaut, Arnault ont sorti leurs lingots 

Total et L’Oréal jouent leur martingale 

Anne Hidalgo arrive au galop 

La BNP pour une fois ne s’est pas faite prier 

Axa va porter sa croix 

La famille Decaux a payé son écot 

Apple ne manque pas à l’appel 

Ni le Crédit Mutuel et le CIC 

J’ai oublié quelqu’un ? 

Ah oui, pardon, Michelin 

Michelin qui ne s’est pas dégonflé a mis sa main à la poche 

Y'a pas quelque chose qui… cloche? 

Et même le PSG -très affligé- a changé de maillot… 

Je donne, tu donnes car Notre-Dame, c'est bien notre matrone 

Et tout humbles et pêcheurs que nous sommes, personne et je dis bien 

Personne…Enfin... Chacun y va de sa personne 

Pour Mbappé, Ribéry, c'est un emoticon 

Car c'est une tragédie, un drame qui nous désarçonne ! 

Ouhlala, j'ai les oreilles qui bourdonnent ! 

Allé viens, viens ma grande, on va prendre un peu l'air 

Un p'tit tour en péniche, ça t'dirait ? Histoire de papoter un peu avec Prévert… 

Visiteurs, touristes et badauds 

N'ont d'yeux que pour tes vitraux 

T'as rien perdu de ton aplomb 

Même si ton plomb... 

Cinq, dix ans, cent ans s'il le faut 

Un peu plus tard ou plus tôt 

Vieilles pierres calcaires est-il besoin 

De tout compter en temps humain ? 

La flèche s'est faite la belle, la forêt l'a rejoint 

Laissons à l'éternel ce qui lui appartient ! Point. 

Du roi des Sanwi à la reine d'Angleterre 

Bref, sur la Terre entière 

(Chez vous aussi, j'espère !) 

D'Obama à Merkel 

De Macron à Stéphane Berne 

C'est la consternation, les coeurs sont en… berne !! 

Mais aller, aller, oublie ces balivernes 

Au royaume des aveugles les borgnes sont rois 

Si on partait à Bamiyan toi et moi 

Où on a fait sauter les statues du Bouddha 

Et si ça t’amuse, pas b’soin d’aller si loin 

J’te montrerai la dent creuse*, à Berlin 

Et la Chapelle de la réconciliation**, tu parles d’un destin… 

Et arrête de pleurer 

Ils vont t’laisser tranquille 

Un beau jour tu r’prendras du service coûte que coûte 

J’écouterai l’Evangile sous tes voutes 

(?!) 

Oui, celui de Saint-Jean 

(??!!) 

Oui, celui de Saint-Marc 

(???!!!) 

Et même si tu veux, celui de Saint-Mathieu 

(????!!!!) 

Ou les trois à la suite ! 


Et la Messe sera dite ! 


*Surnom donné par les Berlinois à l’Eglise du souvenir (voir wikipedia) 

**(voir wikipedia)



plus...

Anne Favalier, journaliste, est morte... 


On dit qu'elle savait régaler leurs papilles 

On dit qu'elle fut pigiste, standardiste, éditrice 

Et qu'à la rédaction elle guettait les coquille_s 

55 ans – Une vie qui part en vrille 

Toutes leurs pensées vont à sa famille 


Anne Favalier est morte le 20 janvier 

On dit qu'elle aimait rentrer le soir, à pieds 

Mais c'était où chez elle ? Au Sentier ? 

A Ségur, à Grenelle ou près du Pont Marie ? 


Toutes leurs pensées vont à son mari 

La journaliste est morte et ici même j'entends 

Des tasses, des soucoupes et le café brûlant 

Les collègues qui se coupent : Pour Anne, t'es au courant ? 

Toutes leurs pensées vont à ses parents 


Mais je n'suis pas au Monde bon sang 

Car bien m'en aurait pris - au moins pour ses biscuits... 

M'en aurait-elle offerts ?... 

Toutes leurs pensées vont à ses sœurs et frères 

Toutes les leurs – Et toutes les miennes aussi 

Sans connaitre la défunte, si c’est permis 

Des pensées pour ses proches, ses enfants, ses amis...



plus...

Ouverture 


J’ai fait une partie contre Pawlenski 

Cinq à six coups à peine lui ont suffi 

Attaque par rayon x, gambit, trou... 

Il a sorti sa reine et elle m’a rendu fou 

Profitant de l’occasion – faut dire qu’elle était belle 

J’ai voulu prendre son fion – en passant 

Mais butant sur un pion – c’était une sentinelle 

Je n’ai vu ni son aile ni ses appariements 


J'ai fait une partie contre Pawlenski 

Après ses bourses, il a cloué ma tour et ce n'était qu'un début 

Car pour freiner ma course, il s'en est pris aux miennes 

Et jouant l'italienne coup sur coup j'ai perdu 

Pourtant j'étais à deux doigts moi… 

Le pion candidat...moi qui allais à dame mais 

Pièce touchée, pièce jouée… 

Et au grand dam du roi qui m'avait adoubé 

J'ai perdu une pièce lourde – quelle bourde ! 


J'ai fait une partie contre Pawlenski 

Ou avec une maîtresse... 

Maîtresse d'échecs je crois 

Qu’est-ce qu’il en aurait dit Blackburne ? 

Car lui c'était un maître Hein ? 

Qu’est-ce qu’il en aurait dit Joseph Henry ? 

Et Boris ? Et Gary ? 

Et ben… Ils auraient ri ! 

Moi j'ai poussé du bois – partie mi-ouverte 

A' la bande, le teint mat sans ligne de fuite... 

Et on connait la suite 


J'ai avancé mon cheval (c'était peu cavalier) 

J'ai fait un sacrifice (erreur banale) 

Et flashé sur ses cuisses, j'laurai payé… 

J'ai fait une partie - Et quelle partie ! 

Au moins cette blitz restera dans les an(n)ales



plus...

Pauvre Johnny 

Quoi ma gueule ? 

Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? 

Y a quelque chose qui va pas ? 

C’est mes yeux ??!! C’est ma voix ??!! 

Allez, n'hésitez pas ! 

Oui, c'est ça, qu'on sorte la camisole ! 

Et qu'on m'isole… 

J'ai dû prendre le métro. 

Le métro de trop. Bingo... 

Les courses chez Super U. 

J'aurais pas dû... 

J'suis allé au ciné. 

Quelle idée ! 

Ou c’est d’avoir marché comme ça le long de la Seine ?... 

Alors ! Qu’à cela ne tienne ! 

Va pour la quarantaine ! 

Qu'on prenne mon ADN et qu'on'm’mette sous perfu ! 

Pauvre Johnny 

Et attention si j’éternue 

Si j’tousse et si en plus, j’éructe 

Parce qu’un virus… 

Il mute 

J’étais en Lombardie 

J'ai les membres engourdis 

A' la Scala trois coups résonnent 

La diva gronde, elle s’époumone 

Et c'est là, béat, candide 

Que j’ai sniffé de la Corona 

Que j'ai kiffé… Covid 

Mal m'en a pris 

Pauvre Johnny 

Dites à Edouard Philippe 

Qu'on part tous au casse-pipe ! 

Alors pas besoin d'loi Ni du 49.3 

Mais qu’on affrète un jet 

Pour le Hubei 

Et à défaut de jet, trouvez-moi un ferry 

J’ai mal dormi 

Tu parles d’une pandémie… 

Pauvre Johnny 




plus...

Pures poeple 


A' l'Hôtel Dieu, il y a des cercueils jusqu'à sur le parvis 

A' Londres, une chapelle ardente dans la City 

A' Berlin, on commence à manquer de lits 

Et c'est là qu'on apprend ébahis 

Qu'un tel a des livres et qu'en plus il les lit ! 

Il parle du de ses passe-temps, des charmes du confinement. Passionnant. 

Le monde va changer.


C'est bel et bien l'printemps 

Mais les rues sont désertes 

Seules passent les ambulances 

Et c'est là qu'on entend 

Une voix guillerette qui parle de ciboulette 

D'asperges à la sauce blanche 

Et des recettes d'antan. Succulent. 

Le monde va changer. 


Pâques approche 

Sans office à l'église, sans lapin ni cloche 

En plus du home office, faut occuper les mioches 

Alors écoutez bien, si vous êtes en famille: 

Faites-vous cuire un oeuf et au fond d'la coquille 

Faites pousser des lentilles, ça fera rire les enfants. Epatant. 

Le monde va changer. 


Le bac eut été dans six semaines 

Et pour les forts en thème, c'est gagné 

Pour Blanquer, c'est pépère, plus d'copies égarées 

Une pensée pour tous ceux qui étaient à la traine 

Qui sont en quarantaine et maintenant tombent des nues 

Haro sur parcours sur et l'contrôle continu ! 

C'est la faute au virus, pas celle de nos enfants ! Révoltant. 

Rien ne sera comme avant. 


(Franceinfo au temps du confinement)




plus...

Ligne C orona 


Les transports, la RATP 

Vaillants... 

Ceux qui n'peuvent y couper 

S'embarquent bien qu'étant exposés 

Et vaquent... 

Les usagers, les gens âgés 

Les gens 

Mains dans les poches, droit comme un i 

Avec la porte pour seul appui 

Virages, freinages je négocie 

Ermont – St-Gratien – Epinay – Gennevilliers 

Mes congés...

Autant ne pas trop y penser 

Dans ces stations virucidées 

Ils vont et viennent de je n'sais où 

Les gens debouts les gens à bout 

Les gens 

Et r'prennent le collier malgré tout 

Se précipitent ou restent à quai 

Pont de l'Alma – Invalides – Musée d'Orsay 

Mon droit d'retrait 

Autant ne pas trop y penser 

A' chaque arrêt : Rester stoïque 

Si... In extremis ils rappliquent 

Avant qu'la rame se r'mette en route 

Ou bloquent les portières coûte que coûte 

Les gens qui poussent, les gens qui toussent 

Les gens 

Saint-Michel – Notre-Dame - Paris-Austerlitz 

Ma prime de risque 

… 

Oui comme vous dites 

Dans une des poches de mon veston 

J'ai planqué mon attestation 

Et regarde avec suspicion 

Comme si'j'pouvais leur reprocher… 

Les débauchés, les gens fauchés 

Les gens 

Ivry-sur-Seine – Villeneuve le roi – Ablon 

Ma réanimation 

Sur la banquette en arrière fond 

Un cadre fait la conversation 

Et je capte bien malgré moi 

Son profil et sa profession 

Ses musts, ses deals, son agenda 

Son prochain salon, ses happenings 

L’heure exacte du grand debriefing 

J’aimerais tant lui mettre la sourdine 

Pour qu’il respecte un tant soit peu 

Les gens qui triment, les intérims 

Les gens 

Juvisy – Savigny sur Orge 

Ma morgue 

Pour mes congés définitifs 

Et mon départ sans préavis 

J’ai manqué d’changer à Choisy 

Et d’filer direct à Rungis 

Pas question d’revenir en arrière 

Tant qu’je respecte les gestes barrières 

Fidèle à mes compagnons de galère 

Les infirmières, les gens d’Bruyère 

Les gens d’Lardy, les apprentis 

Les gens Brétigny – Marolle en Hurepoix 

Mon karma 

Un p’tit jardin, un lit, un toit 

Mon chez moi 

J’aurais dû prendre une chambre de bonne 

Au lieu d’m’encroûter dans l’Essonne 

Ou plutôt pas 

Les transports, la vie, les peines, les joies 

Etc.



plus...


En cours...

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